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La harpe du driseoc
12 septembre 2009

* Il était une fois (chapitre 6/15)

Texte_Brea

 

C'était il y a déjà deux étés, et c'était sur un autre pâturage. Quand il l'a ramenée au camp, il n'était pas bien sûr, encore, que ses traces ne seraient pas suivies, et le clan s'est préparé à recevoir une attaque, mais elle n'est pas venue et petit à petit, la vie a repris comme avant. La seule différence, c'était que maintenant, il avait une femme et qu'il allait falloir lui donner une tente, pour ne pas rester trop longtemps sous celle de l'oncle.

Il a fait des voyages de troc pour avoir plus vite les peaux et les tapis de feutre. Ses frères, ses cousins et ses amis l'ont aidé. Assez vite, on s'était rendu compte que la muette était plus habile qu'aucune femme du clan à préparer des remèdes et des teintures et à les employer. Dès lors, elle a été définitivement considérée comme une femme-esprit et il a été également considéré qu'elle devait rester.

Personne n'étant venu la réclamer, la question de son départ, au début, de s'est pas posée. Au deuxième printemps qu'elle était avec eux, quand le clan a changé de pâturage, on a planté sa tente à elle pour la première fois. Une belle tente, avec des tapis de couleur vive et des pendeloques de corne et de bronze à l'entrée. Il était bien temps de l'avoir, cette tente, parce que, à l'été, c'est là que sont nés les jumeaux.

 

Le bruit a vite couru, parmi les clans nomades, que la magicienne Abona, qui est de l'autre côté du monde, avait donné un fils et une fille à Bréa, le plus vaillant et sage d'entre les neveux du chef Epocatos. De beaucoup de clans, des gens sont venus, par courtoisie ou par curiosité. Beaucoup se sont étonnés de voir les jumeaux si différents l'un de l'autre. Lui, brun et méfiant, elle rousse et rieuse. Là encore, la plupart ont vu un signe des origines non-humaines de leur mère. Le défilé a duré tout l'été et tout l'automne, et au printemps, il a repris. Bréa n'aurait jamais pensé recevoir tant de visites pour si peu de choses, même si, au fond, ça n'était qu'une raison comme une autre de venir chez eux faire un peu de troc, échanger des nouvelles,envisager une chasse en commun ou discuter de qui prendra quelle route, pour que les troupeaux ne se mélangent pas et qu'il n'y aie pas de raison de se battre entre clans.

Il y a encore eu quelques familles qui se sont jointes au clan. L'oncle en a semblé contrarié. Trop de monde. Pas facile de pâturer sans se heurter au clan voisin. Pas facile de trouver un endroit pour rester longtemps. Bréa n'a pas osé dire que ça n'était pas en continuant dans un coin où on trouve de plus en plus de forêts qu'on va avoir facile à pâturer en grand nombre. Ca n'est pas inutile, d'être une grosse troupe, quand il y a des attaques...

Et justement, c'est à ce moment-là qu'ils sont venus.

Bréa n'était pas au camp le jour où ils sont apparus, aux heures chaudes, sans que personne, des hommes qui surveillent les chevaux et les alentours du camps, les aie vus arriver. Ils étaient trois, avec des arcs. L'un d'entre eux, sans descendre de cheval, s'est avancé dans le camp. Il a cherché du regard. L'oncle et les anciens se sont approchés. Ils lui ont demandé ce qu'il voulait. Il a désigné Abona.

Il y a d'abord eu un silence, puis des femmes ont hurlé et empoigné des piques et des poignards. On les a calmées et l'oncle a expliqué au cavalier que cette femme était celle de son neveu et la guérisseuse du clan. L'homme a seulement répondu qu'elle était, avant, magicienne de son clan à lui et que celui qui avait osé la toucher était fou d'oser défier ainsi les esprits qui l'entourent. Il a demandé, encore, qu'on la rende. Sa magie était de droit à leur clan à eux.

 

Bréa était à la chasse avec Pueslos, Ivos et Bogios. Ils sont revenus assez tard, leurs quatre montures chargées chacune d'une belle pièce et assez contents d'eux. Quand on leur a expliqué ce qui se passait, Bogios a demandé pourquoi on réglait pas la question en trois coups de lance. L'idée a fait un remous dans le camp. Ca avait l'air de plaire. On attendu la réaction de Bréa, qui ne disait rien.

Il aurait dit quoi ? Ces gens n'avaient pas tort, et puis, ils agissaient plus correctement que lui ne l'avait fait... Mais leur camp à eux était plus petit et de plus, il n'y était pas entré pour prendre Abona. Elle en était sortie. A coup sûr, un dans le camp, deux au bord, ça ne les mettait pas en position de force, mais est-ce qu'on était sûrs qu'ils n'étaient pas plus nombreux quand ils avaient vus le camp ? Et puis, ils avaient sûrement des clans alliés qui seraient ravis de se joindre à eux pour une expédition sur le gros campement d'un clan riche. Ces gens-là se battent avec l'arc. C'est sans gloire, mais il faut bien reconnaître que ça ne laisse pas le temps de manier la pique. C'est même déloyal... Comment voulez-vous mener un combat dans des conditions pareilles ? L'arc, c'est pour la chasse... Et encore, celle aux petits animaux, juste pour se nourrir. Aucune gloire là-dedans !

D'un geste qu'il essaye d'avoir le moins las possible, Bréa fait signe à l'archer de venir s'asseoir avec lui près de la tente. L'homme regarde ses compagnons. Bréa hoche la tête. Ils peuvent venir aussi.

Il ne rendra pas Abona, ça, il en est bien certain... Mais il n'a pas non plus envie que le clan en arrive à se battre contre ces gens-là, même si ce ne sont pas des esprits. Il a déjà entendu parler de ces archers. Quand il faisait du troc, pour avoir la tente, il a rencontré des gens d'un clan qui avait été attaqué par eux. C'est pas des esprits, mais c'est peut-être encore pire.

 

 

 

 

*

Septième épisode dans 6 semaines.

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Commentaires
S
Non, elle est pas très bien faite... Mais bon...
K
elle est super bien faite cette magicienne ^^ j'adore ! Bravo a toi
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