les feux de St Jean
Ça commence toujours avec un immense tas de bois dans une prairie.
Quand j'étais petite fille, on prenait soin de le disposer de façon assez "centrale" pour qu'il soit possible de tourner autour et surtout, qu'il n'y aie aucun risque qu'en s'abattant, le mât central du bûcher aille faire des dégâts quelque part. Maintenant, on le relègue en bordure du terrain de foot, pas bien loin d'un talus à la végétation dense... Mais le dieu du feu a la bonne volonté de ne pas faire trop d'excentricités.
Pourtant, il sait en faire, je vous le garantis ! Quel âge avais-je cette année où le mât, encore enflammé, s'était abattu de toute sa longueur de tronc de sapin (rassurez-vous, le mat avait d'abord oscillé, comme il le fait d'ailleurs toujours avant de tomber, rendant la direction et l'ampleur de sa chute prévisible), alors que les enfants et les jeunes du village dansaient la farandole autour du bûcher ? Le cercle s'était agrandi, mais pas au point d'éviter complètement l'obstacle. Cette année-là, nous avions sauté au-dessus du feu, selon cette tradition qui veut que sauter par-dessus-lui quand il s'écroûle porte bonheur.
Maintenant, plus personne, jamais, ne danse autour du feu. Cela ne viendrait à l'idée de personne... Et d'ailleurs, il n'y a pas la place. Le bûcher est beaucoup trop près du grillage pour permettre une farandole.
Alors les gens s'installent, par petits groupes, en famille ou entre amis, et regardent les flammes s'élever, petites d'abord, puis de plus en plus grandes jusqu'à devenir immenses. Quand le feu atteint son maximum, on y voit clair presque comme en plein jour, et pourtant, tout autour, il fait bel et bien nuit noire.
Cette année où j'avais eu l'occasion de sauter au-dessus du feu de la St Jean, est mon plus plus beau souvenir qui soit jamais né de cette fête... Pourtant je ne peux m'empêcher quand je regarde le bûcher si près de son grillage, d'espérer que la hauteur du mât a été bien calculée et qu'il ne fera pas trop de vent au moment où le feu se mettra à cracher des escarbilles brûlantes.
C'est que les bois résineux, ça a un caractère plus explosif qu'il n'y parait... Mettez une pomme de pin dans votre barbecue, vous m'en direz des nouvelles.
Mais cela fait partie de la grandeur des fêtes du Feu...
Le solstice d'été, cette année, tombait hier 21 juin, à 17 h 16 min et 30s TU (source) c'est à dire heure française six heures et quart du soir environ.
Nous sommes entrés dans la phase de déclin solaire...
Et officiellement, nous voici maintenant en été !
Photo = 2009
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A date de publication de cet article, 691° au classement "Culture" (montera ? descendra ?)
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