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La harpe du driseoc
25 mai 2011

- Reponse décousue...

Post de Loup des Neiges, sur celui de la série d'articles sur le loup qui portait sur le monde celtique...

"Avis d'un loup bavard"
(je recopie tout le commentaire, petit bout par petit bout, au début de chaque morceau de réponse)

Pour complément d'informations sur les questions pointument celtiques évoquées en 3° partie, cliquez ICI...

1 / les chamanes sibériens.

"Avec tous ces hommes-loups, ours et chien, un chamane sibérien n'aurait pas beaucoup été dépaysé ! Il s'agit très probablement de s'approprier le pouvoir de ces animaux féroces (les chiens de guerre celtes n'étaient sûrement pas de gentils toutous de salons) au moyen de leur nom, voire de leur essence (comme le sang d'ours, quoique j'avais cru comprendre que les Berserkers agissaient probablement sous l'effet d'une drogue quelconque qui les auraient rendus aussi dangereux pour leurs compagnons d'armes que pour l'adversaire)."
Effectivement, il y a dans le rituel que je décris dans mon article une appropriation des qualités (pourquoi la force?) de l'animal. Mais il n'est pas utile de faire intervenir les chamanes sibériens pour autant. L'idée de s'approprier les vertus d'un animal ou même d'une plante est universelle et se rencontre sous tous les cieux. Les rituels, par contre, ne sont pas forcément semblables...

On n'a aucune raison de penser que les celtes employaient des masques et des chants pour entrer en contact avec le loup ou un autre animal (même si leurs jolis casques ornés de figures animales rapprochent un peu de cette idée)

Je n'ai pas été très bavarde à propos des loups sibériens (et même pas du tout!), mais... Je ne ferai pas le tour du Monde intégral cette fois-ci, de toutes façons. Il faudra bien que je change de sujet un de ces quatre... Je reviendrai aux loups plus tard. Ceux de Sibérie auront peut-être leur tour ?

Les "toutous de salon" quand à eux sont une invention tardive. Le chien est resté longtemps un compagnon pour la chasse, et un protecteur dans le danger. Même les petits toutous adorables des enluminures médiévales sont en réalité des chiens de chasse.

La drogue de berserkers et leur folie sans limite = là, on approche du loup-garou et de la folie de Cuchulainn... Un guerrier qui ne sait plus s'arrêter, c'est très ennuyeux, non ? Pas bien rationnel pour une armée, d'avoir des gars comme ça... Enfin, moi, c'que j'en dis, hein... Bref. L'idée que leur nom leur viendrait d'une "chemise en peau d'ours" servant d'armure me parait bien plus séduisante, d'autant qu'on connait des représentations de guerriers vêtus de ce type de "chose". Le rituel de la potion à base de sang d'ours (connu seulement par des textes) est plus dur à vérifier mais il est intéressant.

2011-05-25-a

2 / Cuchulainn.

"Cuchulainn a bien servi un maître : il fut justement le chien de Culann pendant sa jeunesse pour le dédommager d'avoir quelque peu "abîmé" le véritable animal... (pour ce que j'en sais de l'histoire)... Peut-être qu'il n'a été chien que dans sa jeunesse, et loup solitaire par la suite..."
L'épisode du forgeron ne représente qu'une étape de sa vie... Une phase d'apprentissage et de passage. C'est son premier exploit.

J'ai essayé de consulter le texte relatif à cet épisode sur un site de textes irlandais, pour recouper ce qui est dit dans l'édition que j'ai sous la main... Mais le texte voulu n'y est pas. Je ne peux, donc, concernant le fait que Setenta / Cuchulainn aie ou non servi Culann que me fier à l'édition que j'ai chez moi, par ML Balzamont. Il y est dit que Culann aurait décliné l'offre.

Ce qui serait assez logique... Le neveu du roi, ayant tué le chien du forgeron, prouve son éducation princière en se montrant prêt à réparer, mais prendre comme serviteur un enfant de si haute naissance serait peut-être ambitieux pour un forgeron, aussi habile fut-il et aussi prestigieuse que soit cette activité. En refusant, lui aussi montre sa grandeur.

Soit dit en passant, puisque mon article parlait du chien et du loup, que l'un et l'autre sont la même espèce et qu'il y a eu des cas de cohabitation humain-loup, non par domestication mais par "accord entre les deux".

2011-05-25-b

3 / Gésates, partie 1.

"Les guerriers gaulois qui combattaient sans aucune défense (exactement comme le faisaient les héros grecs, en "nudité héroïque", mais seulement sur les frontons de temple), les Gésates, sont souvent vus comme de simples mercenaires. On a expliqué leur nom par leur arme, je crois "Gesa", une lance spéciale (percées peut-être ; ) mais c'est là le point de vue des historiens gréco-romains."

Lance percée = cela faisant suite à nos échanges mails, je re-précise au besoin, pour les autres visiteurs, l'existence de lances gauloises portant un trou ou une encoche, de même que le fait que ces lances gauloises, à pointe large et tranchante, s'employaient aussi par le tranchant. Elles étaient, en outre, équipées d'un talon permettant de les appuyer sur le sol.

Voir dessin de la Morrigan, en bas de l'article...

L'usage des encoches chez celles qui en ont une est incertain. Celui d'un trou pourrait être d'accrocher une décoration destinée à flotter au vent, la lance n'étant alors pas fonctionnelle mais plutôt une enseigne militaire. Supposition perso = pourquoi, même, les encoches ne seraient-elles pas des "trous brisés" ?

Juste au passage, je précise aussi que le sujet devient terriblement historique et militairement pointu pour ce blog portant sur la mythologie. Je ne garantis rien...

Les gésates, donc... On ne sait pas ce qu'ils sont, sinon qu'ils sont cités par les romains comme se battant nus. Un peuple ? Une corporation de guerriers surrentrainés ? Il y a eu une discussion, voilà quelques temps (un petit bail même) sur l'Arbre Celtique, où on les a évoqués. L'idée même de leur nudité au combat est incertaine.

Peut-être cela ne veut-il dire que "sans protection corporelle" ?

D'un autre côté, un individu monstrueusement musclé, au corps abusiement entrainé, cheveux hérissé d'une décoction spéciale, et en plus de ça couvert de sueur et de boue, ça pouvait faire un certain effet sur l'adversaire, surtout si celui-ci n'était pas guerrier professionnel... Oups... Là, quelque chose me dit que c'est du sang de sanglier qu'il va leur falloir. Miam... Un bon boudin ! Pourtant, c'est bien la seule raison que je verrais à ce que ces messieurs se battent nus.

Enfin... Non, pas la seule. Ca leur évite aussi de déchirer leurs habits, mais justement, ça ne leur évite pas les branches de prunellier, d'ajonc, d'argousier et autres saletés piquantes. Un peu de tissu, ça ne protège pas lourd, mais ça protège.  Les pieds, surtout, ont intérêt à être protégés, parce que... Je ne vas pas vous faire un dessin : un guerrier qui a une grosse épine dans la voûte plantaire, il ne va pas bien loin. Cependant protéger les jambes (au moins) n'est pas superflu non plus. On n'est jamais à l'abri d'un chardon.

Hé oui, quand même, j'ai déjà réfléchi à la question, et même à celle des "guerrier s'étant voués"... Mais c'est dans la cadre de mes univers d'écriture, et j'ai non seulement évité d'employer le terme de berserkr ou celui de gésate, mais j'en ai même cherché un autre. Mes guerriers "voués" se battant torse nu.

Etaient-il des mercenaires ? Attention à nos préjugés modernes empreints de valeurs héritées pour une bonne partie de la civilisation gréco-latine et pour une autre part de la culture judeo-chrétienne ! Là où l'historien romain a parlé de "mercenaires" (ce qui dévalorise tout de suite le barbare d'en face, soit dit en passant), il faut se souvenir que chez les grecs comme chez les romains, la cité primait sur l'individu et que cela était une base importante de civilisation. En termes techniques, la "res publica", la "chose publique" cimentait le groupement humain. Que dire, alors, de gens agissant chacun pour soit sans se soucier des autres ? Des barbares... L'historien a écrit des mercenaires, mais quand on lit la "razzia des vaches de Cooley" il parait évident que le système de valeurs est tout simplement hiérarchisé et relatif aux faits accomplis et biens possédés. Le ciment social est basé sur la réputation. Il n'y a donc rien d'anormal à ce que le guerrier valeureux reçoive, au pillage, la part correspondant à sa valeur.

Les héros grecs... Ca, c'est de la statuaire. Mis à part la "course en armes" qui faisait partie des jeux du stade ,nest-ce pas ? Seulement, la nudité est le propre des dieux et des demi-dieux, alors... Bref ! Que l'esprit grec était donc tordu ! Qu'on nous dise plus simplement qu'ils aimaient contempler les athlètes beaux et musclés pendant l'effort et voilà tout... Nous-même nous collons bien à nos écrans TV au moment des J-O et du tour de France ? En plus, on sait maintenant, par l'étude de textes relatifs à l'entrainement des sportifs de l'époque, que les représentations graphiques grecques de jeux du stades sont truquées et que les athlètes étaient rarement complètement nus, en particulier pour les épreuves de lutte.

2011-05-25-c

 4 / Gésates, partie 2.

 "Pour ma part j'aime à penser qu'il pourrait aussi exister un rapport avec le Geis, le "tabou" celtique (qui fit justement tant de mal à notre cher Cuchulainn) : si ces guerriers combattaient ainsi, n'était-ce pas qu'ils en avaient fait le voeux ?

On trouve un exemple assez semblable chez certains Germains (je crois bien, les Suèves) qui ne se coupaient la chevelure qu'une fois leur premier ennemi tué, voire portaient des fers tant qu'ils n'avaient pas mis à mort un adversaire.
Alors simples mercenaires ou sorte de "guerriers consacrés" ?

Mais ce n'est là qu'une recette personnelle, qui n'est pas dans les livres de cuisine..."

 Le "geis" = pas bête, ça ! "geis" / "gesates" ...

Les suèves = je n'en sais rien du tout... L'univers de la guerre n'est pas mon centre d'intérêt préféré. Je l'aborde souvent parce qu'il est récurrent et incontournable, mais ?

Cuchulainn et le chien = y'aurait encore à en dire, mais justement, je gardais ça pour plus tard... Après Lancelot, je vais essayer d'aborder d'autres héros celtes, hé ?

*

*

Non que le commentaire aie été inintéressant, bien au contraire, mais la recette est joliment copieuse ! Dur d'y répondre en deux mots, n'est-ce pas ? Cet article, déjà, me fait l'effet d'être un peu bref ici et là...

Avec toutes mes excuses pour ma perte de patience...

*

Rappel, quand même = ceci n'est pas un blog historique... Et en général, j'évite de rentrer dans des questions aussi pointues. D'autant qu'il faut pour écrire un article prendre le temps de la recherche documentaire, chose qui, ici n'a pas été faite, ça aurait été trop long... Et en plus ça m'aurait donné beaucoup trop de matière. Tant qu'à prendre du temps pour chercher, excusez-moi si je m'efforce d'optimiser...

Avis, donc, aux "chercheurs scolaires" et autres, que je vois parfois passer sur le panneau de statistiques...

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Commentaires
S
Désolée pour la publication un peu tardive du comm'... Je viens juste de me rendre compte que le blog s'est vu adjoindre une fonction "spams". Pas encore au point dirait-on !
L
Sidérante contre-offensive analytique !<br /> <br /> Lecture fort intéressante.<br /> Je n'aurait pas l'affront d'en rajouter et me tiens coi, en reconnaissant que mon blabla nous a fait effectivement glisser un peu trop dans la discussion historique. Déformation due à ma formation, mille excuses...<br /> Après ce petit intermède très instructif, laissons l'imagination reprendre ses droits sur la réflexion : )
L
Parce que tu as été prolixe en écrits et que je vais m'y atteler ce weekend en entier rien que pour tes blogs..<br /> Bises fraîches brr! ça caille ce matin.
M
Eh béh !!! heureusement que tu n'as pas trop cherché comme tu dis... parce qu'il y a déjà là matière à ingurgiter, digérer et méditer; ce que je m'en vais faire de ce pas ;)<br /> excellent article en tout cas !
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