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La harpe du driseoc
24 décembre 2010

* Langue de dragon à la sauce draconite

cuisine

En tout premier lieu, procurez-vous un œuf de serpent basile, mais assurez-vous que ce soit bien un œuf de ce serpent. Pour cela, il peut être recommandé d’aller le chercher vous même. Assurez-vous aussi qu’il soit frais, sans quoi vous pourriez mettre dans la préparation autre chose qu’un œuf. Pour cela, il vous faudra d’abord repérer un nid de serpent où le basile aura déposé un de ses œufs (car le basile, comme le coucou laisse à d’autres de veiller sur ses œufs). Si le basile est encore là, c’est que l’œuf est frais. Il vous faudra alors adroitement lancer sur lui un filet, pour le retenir quelque peu pendant que vous ôterez l’œuf du nid de serpent,(sans vous faire mordre, s’il s’agit de serpents venimeux).

De cet œuf, vous ferez une poudre très fine. Point n’en faut beaucoup. Un peu suffira. Conservé au sec pour qu’il n’éclose pas, l’œuf durera longtemps.

Prenez alors une draconite. On trouve cette pierre dans la tête des dragons. Soyez patient, si vous la cherchez vous-même, car c’est en général une très petite pierre sans rapport avec la taille de la tête d’un dragon.

De cette pierre, vous ferez encore une poudre. Très fine. Il vous en faudra une once entière. Il se peut qu’une pierre ne suffise pas. S’il n’en manque pas trop, remplacez par un peu de poudre de pierre d’aigle.

Venons enfin à la langue de dragon elle-même.

(Tout l’intérêt de cuisiner à cette sauce une langue plutôt qu’une palme de dragon est que vous n’aurez à acheter qu’une tête de dragon. Les chasseurs sont plus vaillants à tuer le dragon qu’à y rechercher la draconite…)

2010-12-24-a

Coupez ou faites couper la langue en tranches, ainsi que vous désirez les voir servies. Pas trop fin, car cela réduit fort en cuisant.

Mettez dans un mortier la draconite et ajoutez-y un peu de lait de louve et deux ou trois cœurs d’artichauts (selon la taille). Ecrasez bien. Pourbouillez les tranches dans du jus d’orties où vous aurez mêlé la poudre d’œuf de serpent…

(Quoi, c’est quoi « pourbouillez » ? Z’avez jamais pourbouillé une viande ? Vous les passez très vite dedans, juste pour les préparer à la cuisson… Ah mais j’vous jure…)

Evidez une petite courge bleue et mettez la moitié de sa chair dans le mortier, puis écrasez encore. Le reste de la chair, mettez-le dans le jus d’orties.

(Quoi ? Z’avez pas de courges bleues dans votre potager ? Allez demander à votre voisine. Depuis le temps qu’elle vous doit deux paniers de pommes…)

Graissez soigneusement les tranches d’huile de noix mêlée des épices que vous aurez choisies. Ne choisissez surtout pas du paprika, ou même du poivre. Mettez-le en broche.

(Quoi ? Y’en a qu’ont fait des tranches trop fines ? Débrouillez-vous, faut que ça tienne.)

Salez. Ne poivrez pas !

Saupoudrez de pierre d’hirondelle ou de pervenche, selon votre goût.

N’allumez pas le feu. La langue s’en chargera.

(Evitez de faire cette recette en présence d’enfants n’ayant pas encore compris que le feu, ça brûle.)

 

2010-12-24-b

Dans la marmite, ajoutez le mélange à base de draconite, puis deux œufs (de poule ou tout autre oiseau, plus si ce sont de petits œufs) et onze gouttes d’extrait de queue de rat. Mélangez bien avec une cuiller en bois de frêne.

(Tiens ? Une marmite qui se sauve en courant ? Du frêne, j’ai dit ! Du frêne ! Et vous, là-bas, votre marmite se calmera si vous arrivez à y mettre une boule de houx. Une seule !)

Deux langues de vipères. Une seule de crapaud. Sept (ou huit) de couleuvres. Tout ça dans la marmite, et on mélange avec la cuiller en chêne.

(Oh ! Mes oreilles !)

[Interruption de séance le temps de mettre un peu de chrysolite et des plumes de vautour dans les marmites qui beuglent]

(En chêne, j’ai dit, la cuiller !)

Laissez réduire quelques temps, en surveillant la cuisson des…

(J’ai entendu une explosion… Qui a mis du poivre sur sa langue de dragon ? Ah ? C’était du piment ? J’ai oublié de dire « pas de piment ? » ? Ah bon… J’ai rien dit.)

Je disais donc : Laissez réduire quelques temps, en…

(Ah ? Deux explosions ? Du piment, vous aussi ? Du curry ? Et vous, de la menthe poivrée ? Ah bon…)

Quand le feu sous les tranches de langue s’épuise, c’est que c’est cuit.

.

Mettez dans un plat, recouvrez de la sauce préparée et servez.

(Si votre langue de dragon n’a pas explosé et si votre marmite ne s’est pas enfuie).

 

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Commentaires
S
Concernant la chrysolite, je n'ai hélas aucune solution de rechange à vous proposer, mon cher Lance L'Eau... Sinon d'avoir dans votre répertoire l'adresse d'un bon apothicaire, ou bien celle d'un adroit chasseur de marmites. La meilleure solution, sans doute, reste de ne pas introduire dans la recette d'ingrédients propices à rendre la langue de dragon plus brûlante qu'elle n'est déjà.<br /> <br /> Evidemment, vous pouvez toujours servir à vos invités un roti à la sauce diable...
L
J'en étais sur qu'un jour ou l'autre tu nous la ferais la recette "magique" le seul problème c'est que l'on ne trouve plus nul part de Chrysolite. J'eusse aimé savoir par quoi la remplacer. Parce que le goût change si on en a pas..<br /> Bises dominicales.
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