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La harpe du driseoc
17 octobre 2009

La Dame des Batailles

Petites méditations sur la 

La louve rouge...

La dame des batailles...

La grande corneille...

2009-10-17

Etrange, cet amour de la guerre qu'avaient les celtes, pour nos esprits modernes influencés (en occident au moins) par des siècles de christianisme, religion prêchant l'amour et jetant l'opprobre sur toute forme de violence (sauf cas exceptionnel, en certains temps médiévaux tristement célèbres...).

Etrange, tout autant, la folie des terribles guerriers fous "se jetant nus dans la bataille" (je comprends plus volontiers "sans protection corporelle efficace", plutôt que "en état de nudité").

Etranges, ces cadavres élevés en trophée dans les sanctuaires par certaines tribus...

Etrange, cette déesse de la guerre qui, tout en personnifiant la mort au combat, est également la mère du guerrier et l'épouse du héros...

Etrange ?

Pas tant que ça...

Souvenez-vous... Les celtes préchrétiens ne croient pas en un au-delà coupé en deux entre le Bien et le Mal et sans retour possible jusqu'au jour où le monde s'effondrera. Leur au-delà à eux n'est rien d'autre que la continuité de ce monde-ci. Aussi longtemps que le monde existera, les âmes y poursuivront leur chemin.

J'ai publié voilà quelques temps un texte tiré du Cad Godden : cliquez ICI pour le retrouver.

Dès lors, le guerrier n'a rien à craindre, sinon que sa vaillance et son courage lui ayant fait défaut, il parte dans sa vie future avec la honte d'une défaite ou d'une fuite. Et de cela, il est maître : il n'à qu'à "s'exercer au courage". D'autres qualités sont demandées à l'homme celte (on le voit dans les préceptes de Cuchulainn, qu'il faudrait, d'ailleurs, que je poste un de ces 4), mais en ce qui concerne la mort du guerrier : point d'enfer...

Juste celle pour qui le guerrier vit et par qui il passe d'une vie dans l'autre. Tout cela en un seul Tout.

La Morrigan.

A coup sûr, oui... Ca n'est pas facile, à notre époque, d'imaginer la Mort en déesse-Mère... Sauf peut-être pour ceux que la mode gothique influence ?

Bon... J'en sais rien, c'est vrai. Je n'ai pas fait de sondage d'opinion sur le sujet... Mais moi, en tous cas, toute cette mythologie de la mort au combat, il y a quelques années, ça me filait plutôt la trouille.

Et puis, j'ai réalisé que la transmigration n'était pas à concevoir comme "vie 1" "vie 2 "vie 3" (etc), mais comme une ligne sans fin, ponctuée ici d'une incarnation en plante, ici de la mort de cette  plante, là d'une incarnation en oiseau, là de la mort de cet oiseau, ici, encore, d'une incarnation en humain... Comme ça aurait pu être en autre chose ! Dans cette vision des choses, l'absence de peur de la mort chez les celtes se conçoit aisément... Mais ça n'explique pas leurs dieux guerriers ?

Là, il faut bien dire que les grecs et les romains, tout d'abord, ont été un peu hypocrites dans leurs dits sur les gaulois... Parce que, quand même, "Arès", parait-il, veut dire "dépouilles" (ça fait pas un rien trophée?), l'Illiade (je remonte au déluge, là, mais les grecs et latins ont gardé ça longtemps comme livre de chevet) comporte des passages assez sanglants, et pendant les guerres puniques, on a pratiqué à Rome des sacrifices humains (4 têtes de pipe à la fois seulement, et pour la sauvegarde de la ville, mais c'est pas une excuse).

Il faut aussi se mettre un peu dans la tête que les celtes, après tout, étaient riches quand ils avaient les moyens de posséder un troupeau, c'est à dire, de le faire garder par des serviteurs et de protéger troupeau, serviteurs, maison et famille d'une attaque. Je parle surtout pour ce que j'imagine d'avant la période de la Tène Finale... Parce que je dois dire que le système aristocratique de cette période a des allures de "fixation d'une élite". Les descendants de ceux qui avaient su organiser les villages pour mieux se défendre, sûrement... En tous cas, dans un système où tes poings armés (de préférence), c'est ton moyen de défendre ton bien et ton honneur et éventuellement de les accroitre.... Ben ? Je vous fais pas un dessin, vous avez déjà lu Astérix. Et pour les ceusses qui veulent pas se battre, je leur rappelle que celui qui sait pas se battre, hé bien, y sait pas chasser le gros gibier, non plus, et que c'est pas comme ça qu'il survivra quand la bise sera venue ! Et vlan ! Paf ! Spoum ! 

Tout ça pour dire que, finalement, les instincts de violence que nous avons en nous (hé oui, hé oui...) se sont cristallisés dans les personnes de dieux guerriers (et déesses!) qui ont bien plus en commun avec Arès et Pan qu'avec la très intello Athéna.

Et dans le cas de la déesse... Petit plus, quand même... Grosse cerise sur le gâteau mythologique : elle incarne les deux gros amours de la vie du gros dur (mythe ordinaire du macho, vous connaissez?)... Sa mère... Et celle qu'il aime plus que tout et qui le tiendra dans ses bras quand il mourra. (Le rideau tombe, la prochaine représentation sitôt que l'acteur principal est sur pied, mesdames et messieurs...)

 

 

*

Nouvelle Lune = 18 octobre

Pleine Lune = 2 novembre

 

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Un précédent article avait montré le dessin ci-dessus à différentes étapes = cliquez ICI pour voir ça.

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