-- Pinceaux croisés

11 février 2009

Je me mets à taper ces quelques mots fin janvier. Vu l'heure, il y a des chances que je posterai mon brouillon en février... Ce soir, en faisant le tour de mon panneau d'administration, sur ce blog, j'ai été assez contrariée... Quoi ? En deux jours, deux fois le mot-clé "driseoc" ? La première fois, encore, je pourrais me dire que c'est du hasard. Que c'est une recherche sur les bardes (voir explication sur ma bannière) qui a motivé ce mot-clé... Ca serait un peu stupide, mais ça m'éviterait de m'énerver (déjà que je suis bien fatiguée par la refonte du site). La deuxième fois, par contre, il y a "Art" à côté et les deux avec majuscule.

C'est bête, c'est primaire, mais voir mes blogs (mon blog principal, lui aussi, a trouvé moyen de figurer sur la recherche!) sur la même page que des sites d'extrême-droite, ça me contrarie. Notez bien que sur la liste figurent aussi des trucs marrants, comme un système de décodage, par exemple (y'a une lettre de différence, mais c'est un article Wiki, ça a dû aider à le faire placer haut dans la liste).

Je sais. C'est c... comme réaction. C'est courrant qu'une recherche internet propose des sites sans aucun rapport entre eux, sur une même liste. N'empêche que ça me fait pas plaisir... Pourtant, je devrais pas être surprise ? Non... Je suis pas surprise... Mais deux en deux jours, c'est trop.

photo non truquée.

Donc : petite mise au point... Je ne reconnais à ce Driseoc-là qu'une chose : il ne manque pas de piquant, comme il se doit à un driséoc. Pour le reste...

J'appelle ça un semeur de haine.

Et ça, c'est pas inscrit dans le contrat d'emploi d'un barde, fut-il maître en poésie satirique.

Je concluerai par un extrait des préceptes de Cuchulainn : "Ne cherche pas de querelle violente et vulgairement basse. Ne sois pas rude et hautain. (...) Ne sois pas querelleur pour ne pas être haineux."

(Trad. Ch-J Guyonvarch)

Voilà... Le coup de gueule est fini.

J'adore les enluminures...

Celles du Haut Moyen Age sont sublimes dans leur simplicité.

Ce ne sont malheureusement pas celles qu'on trouve le plus facilement quand on cherche sur internet... J'ai eu un mal fou à trouver ça (et en plus j'ai perdu l'adresse où j'ai trouvé le "Gundohinus"). Deux styles très différents. Le premier marqué par des formes géométriques qui, malheureusement, se dessinent sur ll'ensemble de l'enluminure et non pas sur un détail... Mais contenant quand même des détails. Le deuxième par des pigmentations qui forment nettement des plages de couleurs. La première façon de faire mixe les chose, les rend moins évidente, attire l'attention sur les contours (les mansuscrits irlandais ayant battu tous les records au niveau de l'abstraction, avec les entrelacs). La deuxième façon de faire les met bien en lumière, avec des shématisations fantastiques (au sens "fantasmagorie") et des lignes précises mais qu'on ne remarque plus parce qu'elles se sont effacées dans les surfaces.

754. Evangélaire de Gundohinus (Autun). Env 970. Beatus Tabara. Cliquez ICI.

En Fac, les diapos projetées pendant les cours sur les enluminures carolingiennes m'hypnotisaient... Pas come le faisaient d'autres diapos ou transparents, en m'arrachant les yeux! Non... Je ne pouvais plus détacher mes yeux de l'écran.

Quand aux irlandaises... Comment peut-on obtenir un résultat pareil ? C'est pas humain des splendeurs pareilles !

Env 800. Livre de Kells. = cliquez ICI.

(Hors compétition, pas de comparaison possible avec quoi que ce soit... Sacrebleu !!!!!!)

En faisant mes recherches sur les enluminures, je suis tombée sur l'institut de formation au métier d'enlumineur... Pincement au coeur. Dommage, ils ont pas l'air de faire des formations d'été. Faut être étudiant là-bas, ou pas. Le programme affiché est bigrement intéressant, en tous cas!

Mot-clé = enluminure carolingienne... Que ça soit carolingien, on s'en fiche, en fait. C'est le produit d'une époque où , dans les monastères, le scriptorium forme des scribes experts et des peintres habiles qui sont les ouvriers d'une étonnante alchimie qui transforme des peaux de mouton tannées très fin, des pierres et des plantes, en livre dont les images colorées renferment le monde... Car ces livres sont toujours des livres religieux et les artistes mettent dans leurs pages bien plus que du soin.

Le dessin est un travail profondément méditatif. C'est dans mes encrages que je le ressens le plus... Mais tout dessin auuel on se consacre entièrement, avec toute la force intérieure dont on dispose, avec la volonté d'atteindre un certain "quelque chose", est un acte méditatif. Oh ! Ce "quelque chose", je me demande bien souvent si ce n'est pas une énorme bêtise que d'espérer l'atteindre. Je me pose cette question chaque fois que je me rends compte que le dessin tellement soigné est encore et encore imparfait.