Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La harpe du driseoc
7 février 2009

* Il était une fois ... (chapitre 1/15)

Texte_Brea

 

Il y a quatre tentes, dans le camp. Celle de sa mère, où il est. Celle de la soeur de son père, la plus grande. Celles des épouses de ses cousins, les plus neuves.

C'est un petit chien qui a réveillé Bréa, en venant se loger sous sa couverture de peau de cerf. Encore un peu ensommeillé, maintenant, il écoute les bruits du campement en jouant avec le chiot qui lui lèche les doigts. Il fait jour, déjà. Il devrait se lever. Il a neuf ans. Il doit aller s'occuper des bêtes à laine avec ses frères plus jeunes.

Bréa est, dans le camp, le dernier enfant à être né dans un camp qui ne bougeait pas. Il ne s'en souvient pas, bien sûr, mais on le lui a dit. C'est pour ça qu'il porte ce nom. Sa mère dit qu'ils vont dans un endroit bien mieux que là où ils étaient avant. Sûrement ça doit être vrai. D'ailleurs, ses cousins et ses frères aînés ont l'air d'y croire. Avant, on allait moins loin, parait-il, et on revenait ensuite. Maintenant, toujours, on va plus loin. Alors, chaque fois qu'on plante le camp, c'est pour quelques lunes, juste en attendant que les cavaliers partis voir aux alentours, reviennent dire la meilleure route à prendre. Le plus souvent, l'oncle de Bréa choisit celle où les pâturages sont meilleurs. Une fois, Bréa se souvient qu'on avait levé le camp très vite, par une route rocailleuse, et que les hommes en âge de se battre étaient partis dans la direction opposée. Ils étaient revenus avec des chevaux chargés de beaux tissus et de bijoux.

 

Un des petits frères s'est levé... Du coup, pas possible de traîner encore. En passant près du feu, Bréa prend dans un panier un morceau de viande séchée, puis il saisit son bâton et court rassembler le troupeau. Il ne doit pas être trop dispersé. Les chiens de la famille sont bons à garder les bêtes. Ils sont moins bons à chasser, mais ça n'est pas grave, puisque ceux de l'oncle le sont.

- "Viens par ici ! Regarde comme il est beau !"

Culantos, l'aîné des fils des cousins de Bréa, s'est avancé dans le troupeau de chèvres en conduisant un poulain. Il est tout doré, avec une crinière et une queue presque blanches. A coup sûr, ça sera un vrai soleil, ce cheval, quand il sera grand. En plus, c'est un petit mâle, et il est déjà bien nerveux. Ca oui, un beau cheval.

 

- "Oui... Il est beau.

- Il est à toi. "

C'est pourtant bien un poulain du troupeau de l'oncle, ça... Ca n'est que quand il se retrouve seul avec la longe dans la main que Bréa réalise que ce petit paquet de nerf sera, quand il sera assez fort pour le porter, sa monture et que d'ici-là, on attend de lui qu'il le dresse. Alors, quand il rentre au camp, c'est avec ce poulain qui, un coup s'arrête pour brouter une touffe d'herbe toute fraîche, un coup essaye de courir après les oiseaux et qui dans tous les cas, malgré son âge, tire joliment fort sur la longe.

Quand il entre dans la tente, il voit un paquet, à la place de sa couverture.

Alors il regarde, dehors, et il se souvient. Il y a trois ans, Pueslos, qui venait d'avoir dix ans, est allé vivre dans la tente de l'oncle, où étaient déjà Lamios et Fuimid. Les deux fils de l'oncle sont tous les deux mariés et ont leur tente à eux, mais pour autant qu'il sache, eux étaient venus, quelques temps, chez le père de Bréa. Fuimid avait commencé par aller chez un frère de leur mère, mais quand le voyage a commencé, cet oncle-là n'est pas venu. 

C'est tout à fait normal... En plus, l'oncle n'a que deux fils, déjà grands, et le père de Bréa a encore sous sa tente deux filles plus âgées , et quatre enfants plus petits et un autre qui va venir. La place manque souvent. Et puis, l'oncle a plus de chevaux, plus beaux, il est plus riche. Il fait de meilleurs échanges, quand l'occasion se présente d'en faire. Plus petit, Bréa n'en voyait pas l'intérêt, mais il y a deux ans, sa soeur aînée s'est mariée. L'oncle lui a donné des tapis de feutre, des parures, et même des chevaux.

Depuis, on a revu plusieurs fois des cavaliers de ce clan. Chaque fois, on les reçoit comme des frères. Ils restent parfois plusieurs jours. Il est même arrivé une fois qu'on laisse les troupeaux se mélanger plus d'une lune. Par eux, Bréa a su qu'il était, lui aussi, devenu oncle. Par eux également, que, peut-être, ça serait bon de grouper les tentes. Il y a d'autres cavaliers, dans les prairies qui sont du côté où est le camp de la grande soeur, et ils sont plus nombreux.

A voir ses frères et ses cousins se regarder entre eux, Bréa a compris qu'il était question de se battre, et peut-être, à nouveau, de ramener des beaux objets et des chevaux.

 

 

*

Deuxième épisode dans 6 semaines (environ).

*

Illustration = Geste de la Haute Table. Claudius et Allia.

*

A l'origine, c'était un article documentaire, qui était prévu aujourd'hui, sur ce thème, et il devait être suivis d'autres, car ledit thème est vaste... Mais décidément, ça ne venait pas. J'ai fini par renoncer. Voici donc, à la place, une série de "tranches de vie", qui ne sont qu'une façon dont on peut imaginer la grande migration des peuples celtes, à l'Age du Bronze.

Sûrement, au bout d'un certain temps, je changerai de période... Car comme je le dis un rien plus haut : ledit thème est vaste !

*

Bonne promenade sur les blogs...

Oserai-je vous demander si ce que vous avez trouvé sur celui-ci vous a plu ?

*

Publicité
Commentaires
K
J'aime beaucoup et pour cause...<br /> <br /> KERFON LE CELTE<br /> un homme à fables<br /> Poésie Inside<br /> http://www.kerfon-le-celte.net/
Publicité
La harpe du driseoc
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
La harpe du driseoc
Publicité