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La harpe du driseoc
1 novembre 2008

Les 3 morts et les 3 vifs

Petites méditations sur la

P_MoyenAge

La fin du Moyen-Age (ce qui en est le plus connu) a été une période d'omniprésence de la Mort. En avait-on plus peur qu'avant ou après ? Difficile à dire... En tous cas, on vivait avec elle en permanence et on la représentait de façon très réaliste, aux abords des cimetières, dans les cimetières, aux frontons des églises, dans les églises, dans les livres d'heures, etc.

Image hébergée par servimg.com C'est le temps des cadavres qui marchent au-devant des vivants et qui dansent avec eux.
C'est l'âge d'or de contes issus sans doute de très vieilles traditions, mais renouvellés, retravaillés, variés d'une région à l'autre, selon les conteurs et selon les peintres.

2008-11-01-a

Celle qui, parmi ces traditions mortuaires est la plus connue est, bien sûr, celle de la danse macabre. Ca n'est pas une illustration d'une légende mais une figuration allégorique du temps qui passe. On en connaît de très nombreux exemples et de façon générale, l'idée est simple: la Mort, égale pour tous, entraîne avec elle sans arrêter sa ronde tout aussi bien les riches que les pauvres, les hommes que les femmes, les vieux que les jeunes. En un temps où sévissent les épidémies (à commencer par la peste) comment s'étonner de telles fresques?
D'autres traditions, moins connues sont plus élaborées, mais renferment le même message.
Image hébergée par servimg.com Le "dit des trois morts et des trois vifs" a été fortement décliné sous forme de fresques.
L'histoire est d'une structure assez simple qui donne lieu a bien des variantes possibles, selon les lieux, les temps et les conteurs... Trois jeunes gens, passant par une route proche d'un cimetière ou tout simplement en un point où se trouve un calvaire, croisent trois squelettes qui leur rappellent, le temps de ce croisement, la fragilité de leur existence, et puis chacun des deux groupes poursuit son chemin.
Il y a, bien sûr des contes variant sur le thème, où un vivant plaisante sur une tombe en invitant à dîner son occupant, et en est cruellement châtié quand la mort, répondant à l'invitation... Vient chercher le vivant.
De ces traditions médiévales tardives, quelle est la part celte ? Quelle est la part chrétienne ? Et quelles sont les autres parts, d'ailleurs ?
Les invitations d'être d'Outre-Monde sont fréquentes dans les légendes celtes, et de façon générale, les univers païens antiques ont des frontières d'outre-monde assez perméables (encore que dans bien des cas, il soit plus facile d'entrer que de sortir).

2008-11-01-b

Le chiffre "trois" a fait son apparition dans l'imaginaire spirituel occidental très tôt et n'en est jamais sorti. Récurrent chez les celtes, qui lui accordent plusieurs significations (chiffre à différent degrés de lecture, comme à peu près tout ce qui relève des chants des bardes), il a été repris par les prêtres chrétiens (de même que le chrisme grec, et la croix solaire celte). A leur décharge, avouons qu'il n'était pas facile de choisir des symboles en ces temps où tellement de dieux étaient passés par là. Le poisson, lui-même, symbole des premiers chrétiens (choisi parait-il parce que la constellation du poisson désignait les hébreux [c'est là-dedans que se serait manifesté l'étoile annonçant la naissance du Christ] et à cause de la multiplication des poissons par Jésus) existe déjà dans la symbolique celte (décidément!) où figure, et en bonne place, s'il vous plaît, le Saumon de la Connaissance (un chouettement adorable poisson qui donne la Connaissance Absolue à celui qui en bouffe et qui en plus, se régénère quand on en coupe un morceau: même pas besoin de le tuer).
Donc...
Image hébergée par servimg.com Malgré la très évidente tonalité tardive et chrétienne de cette tradition, je n'ai pas trop de remord à la dire "celtique"... A l'inverse de certains contes (ou légendes) celtes qui nous parviennent tellement marqués par le christianisme que la seule tonalité qui en ressort est celle des vilains démons (dieux païens) et des gentils héros (chrétiens bien sûr), celles-ci font flirter le Visible et l'Invisible sans évoquer la question du Bien et du Mal. Mais il est vrai que la question envisagée est celle de la Mort...
Ce qui m'évoque un autre conte... Mais comme cet article est déjà bien long et que c'est un conte qui mérite d'être conté, il sera posté ici même la semaine prochaine !

 

*

Coloriages sur l'articles "Allo Ouigne?"

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Commentaires
K
A l'epoque gallo romaine s'appelait Augustobonna ( bonne augure) mais le peuple celtique qui habitait cette région ici avant cette période c'etait les tricasses de là viens le nom de troyes et des troyens , par ici on dit encore la cité tricase en parlant de la ville
S
C'est vrai, ça... Ca vient d'où "Troyes" ?<br /> ;-)
K
Le chiffre 3 pas troyes ;-))
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